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Le jour où Julie, capitaine de l’équipe de Franges, a porté la Flamme Olympique

Le jour où notre Julie Herbin-Meunier, capitaine de l’équipe de Franges, a porté la Flamme Olympique

À moins que vous ne viviez au fond d’une grotte, il ne vous aura pas échappé que ces dernières semaines ont été riches en émotions. En effet, le monde entier a vibré au rythme des Jeux olympiques de Paris. Si vous suivez Les Franjynes, vous n’êtes pas sans savoir que notre Wonder Julie a eu le privilège de porter la Flamme Olympique, le 10 mai dernier à Toulon. Aujourd’hui, on avait envie de lui poser des questions sur cette expérience hors norme. Voici donc l’interview de notre capitaine de l’équipe de Franges préférée !

À quel âge as-tu commencé le sport ?

J’ai commencé la danse classique à l’âge de 5 ans. C’était un véritable choix ! Ma mère, qui avait pour habitude de m’emmener à de nombreuses manifestations culturelles en tout genre, m’a fait découvrir un spectacle de danse classique. Aussitôt, je n’avais qu’une idée en tête : porter un tutu ! huhu

Est-ce que tu es issue d’une famille de sportifs ?

Ma mère a toujours été hyper sportive. Elle faisait même du culturisme à une époque. Auparavant, elle avait pratiqué la gymnastique et l’athlétisme. Mon père, lui, a joué au football au niveau professionnel. Il a même fait partie de l’équipe de l’OM dans les années 70. Mon grand-père, mon grand frère, eux aussi, étaient des footeux. Mais personnellement, je n’aime pas le foot ;)

Dans tous les cas, le sport dans ma famille, c’est une philosophie de vie !

Quels sont les sports que tu as pratiqués ?

Photo de Julie qui fait des étirements sur une barre de danse classique.

J’ai donc commencé par la danse classique, puis je suis passée au jazz. En parallèle, je prenais des cours d’équitation (j’ai d’ailleurs obtenu tous mes Galops !).

À l’âge de 8 ans, j’ai commencé la gymnastique sportive, et là, ça a été le début d’une nouvelle aventure. J’étais passionnée, au point d’être en sport-étude, jusqu’à mes 15 ans. J’ai arrêté parce qu’il fallait faire un choix : j’avais compris que je ne pourrais pas en faire mon métier… même si je donnais tout ! Je passais tout de même 20 heures par semaine à m’entraîner.

Du coup, je me suis davantage concentrée sur mes études. Pendant mes 3 années de lycée, le sport n’était pour autant jamais très loin. J’ai troqué mon justaucorps pour une paire de baskets et un maillot de bain, et je me suis lancée dans l’athlétisme et la natation.

Quand je suis allée à la fac, je me suis réinscrite à la gymnastique. Puis, au bout d’une année, j’ai arrêté par manque de temps.

Ensuite, quand je suis partie à Toulouse pour poursuivre mes études, j’ai poussé la porte du Conservatoire et j’ai renoué pendant 3 ans avec la danse classique et la danse contemporaine (j’étais carrément moins fan de la deuxième).

Amenée par la suite à déménager sur Nice, je cherchais du travail et j’ai intégré le CNAM pour me spécialiser en droit immobilier. C’était une formation que je suivais en cours du soir… donc j’avais vraiment peu de temps à consacrer au sport. Malgré tout, je nageais beaucoup, car il y avait une piscine dans ma résidence. Puis, ensuite, je me suis inscrite à la Zumba (j’adorais ça haha !), et à la danse classique. Je faisais aussi du skate, du snowboard, et du surf tous les étés !

Photo de Julie qui surf.

J’ai tout arrêté quand j’ai découvert ma maladie…

As-tu continué le sport pendant les traitements ?

Évidemment, l’activité physique est recommandée pendant les traitements. Mais clairement, par esprit de contradiction, j’ai boudé le sport : je me disais que je n’avais pas arrêté d’en faire de toute ma vie et que ça ne m’avait pas empêchée de tomber malade... On me disait de bouger pour lutter contre la fatigue, mais j’étais tellement fatiguée que j’avais l’impression que ça n’avait pas de sens (alors que ça en a !).

On m’a proposé plusieurs fois des séances d’activité physique adaptée, mais en réalité c’était super difficile pour moi… Moi qui avais été sportive de haut niveau, ces séances me rappelaient et me faisaient sentir que j’étais “diminuée”. Du coup, pendant les traitements, la seule activité que j’ai pratiquée a été la marche à pied !

Il a fallu attendre deux ans après la fin de mes traitements pour que je m’y remette enfin. J’ai repris avec le Yoga Vinyasa. J’avais des cours individuels chaque semaine. Cette pratique m’a réellement permis de reprendre confiance en mon corps et de me reconnecter à lui. Un mois avant la naissance de ma fille, j’ai arrêté, puis je n’ai pas trouvé de cour à l’endroit où j’ai déménagé.

Photo de Julie qui fait une posture inversée de Yoga sur une planche de paddle.

Quel est ton rapport au sport aujourd’hui ?

Photo de Julie avec sa coach de crossfit.       

J’ai attendu ensuite une année après mon accouchement, puis je me suis lancée dans le crossfit. Cela fait un an que je suis mordue maintenant. Je ne peux plus m’en passer ! J’y vais 3 fois par semaine, parfois 4. Et rien, absolument rien, ne peut me faire rater une séance. J’en ai véritablement besoin, c’est une soupape qui me permet de garder un équilibre physique et mental indispensable. Sinon, à côté, je continue à faire du snowboard et du surf quand je peux… et du skate aussi !

Photo de Julie qui fait du skate.    

Qu’est-ce que tu aimes le plus dans le sport ?

Ce qui m’anime le plus dans le sport, c’est le dépassement de soi. Je trouve ça incroyable quand je me rends compte à quel point le corps est capable de repousser ses limites. C’est d’ailleurs ce constat qui m’a aidé à lui refaire confiance après mon cancer !

Le sport, c’est selon moi un excellent moyen de lâcher le mental. Et pour moi qui aie un mental omniprésent, c’est vraiment appréciable : clairement, je n’ai pas le temps de penser quand je suis en train de compter mon nombre de répet’ au crossfit huhu !

Il faut dire aussi que c’est hyper bénéfique au niveau de la santé. La pratique sportive est connue pour lutter contre la récidive, et ça, ça me fait du bien de me le dire : je sais que je fais tout ce qu’il faut pour que la maladie ne revienne jamais.

Je pense qu’il y a également une forte dimension psychologique dans le sport : il participe à notre aspect physique, mais aussi mental, et parfois, c’est une réelle philosophie de vie. Moi qui suis cheffe d’entreprise, le sport me fait du bien : il me permet de cadrer les choses, d’organiser mon esprit. J’apprécie la temporalité dans le sport : on sait par exemple que l’entraînement va durer une heure, et qu’on va tout donner. On sait aussi quand la séance se termine. J’aimerais parfois vivre la même chose avec mon activité : mettre des barrières et savoir couper quand il le faut. Parce qu’être cheffe d’entreprise c’est un peu être sportif de haut niveau, d’une certaine façon ! Ça nécessite de la préparation physique, mentale et de la pugnacité !

Quoiqu’il en soit, le sport est pour moi un véritable exutoire !

Comment es-tu devenue porteuse de la Flamme Olympique ?

Photo de Julie qui porte la Flamme Olympique.

C’est une histoire de fou ! On est un mercredi, au mois de septembre 2023. Je viens de finir ma séance de crossfit, je suis encore en nage, et mon téléphone sonne. D’habitude, je ne réponds pas dans ces moments-là, mais comme j’attends un colis, je prends l’appel.

Lorsque je décroche, mon interlocutrice me souligne que j’ai l’air essoufflée. Clairement, elle n’a pas l’air d’une livreuse. Je lui dis que je sors de ma séance de sport, et là, elle me répond : “Ça tombe bien, on a quelque chose de sportif à vous proposer !”

J’étais loin de m’imaginer la suite de cette conversation ! En réalité, à l’autre bout du fil se trouve une responsable Caisse d’Épargne (dont je ne suis pourtant pas cliente). Dans le cadre des Franjynes, j’ai fait de nombreuses conférences, devant de nombreux interlocuteurs… dont la Caisse d’Épargne de ma région !

Elle m’explique alors qu’ils sont partenaires du comité des Jeux olympiques, et que c’est la raison pour laquelle ils sont missionnés pour présenter des candidatures de porteurs de Flamme. Cette dame me dit qu’elle se souvient de moi et de mes prises de paroles sur mon parcours du combattant, et que mon profil l’a profondément marquée. Selon elle, je suis une candidate idéale ! Elle me demande alors si je suis tentée (quelle question !), et de remplir un dossier de candidature.

Il faut donc que je réponde à une question, et ce, en 600 caractères (et vous savez, 600 caractères, c’est peu) : “Pourquoi souhaitez vous porter la Flamme Olympique ?”.

Voici donc ma réponse :

Capture écran de la réponse de Julie pour répondre à la question potentiels porteurs de la Flamme Olympique.

Suite à ma candidature, j’ai eu une réponse le 10 janvier. Après, j’ai attendu encore jusqu’en mars pour savoir quand et comment j’allais porter la Flamme. Quand j’ai su que ce serait près de chez moi, à Toulon, j’étais ravie ! Je me tenais donc prête pour le 10 mai 2024, à 18h33 précise.

Comment as-tu vécu ce moment ?

Honnêtement, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. Mais une chose est sûre : je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi fort émotionnellement. Je me suis sentie envahie par la joie des gens. Il faut dire qu’on vit mondialement une période plus que complexe, alors voir tous ces sourires, et tout cet engouement pour un événement aussi fédérateur… ça n’avait pas de prix !

J’ai adoré cette journée, car nous étions de nombreuses personnes venant d’horizons tout à fait différents. L’ambiance était juste incroyable. Ne serait-ce que dans le bus qui nous a conduits sur le lieu de l’événement… C’était comme être en colonie de vacances. Il y avait une joie incroyable et beaucoup de sourires, et de fous rires.

Quand ça a été mon tour de porter la Flamme, j’ai été portée par les paillettes que j’ai vues dans les yeux de ma fille (qui a ensuite répété à qui voulait l’entendre que sa maman avait porté la Flamme Olympique du haut de ses 2 ans et demi). Bien évidemment, l’émotion de mon mari, de ma famille, de mes proches et de mes sœurs de combat venues me soutenir (car si j’ai porté cette flamme, c’est bien pour elles) m’a touchée au plus haut point. J’étais si heureuse de voir leur fierté !

Tout était orchestré, planifié au millimètre près. J’ai donc parcouru 200 mètres avec la Flamme, alternant marche et course. C’est Charlotte, une infirmière libérale, qui mène un combat contre le handicap (à cause d’une opération qui a mal tourné), qui m’a donné la Flamme, et fun fact improbable : elle connaissait mon mari. J’ai été plus qu’honoré de transmettre à mon tour la Flamme à Patricia Ricard, qui restera l’une de mes rencontres les plus marquantes de cette journée hors norme. Cette femme est extraordinaire : Chevalière de la Légion d’Honneur, elle est présidente de l’Institut Océanographique Paul Ricard, dont la vocation est de protéger l’environnement et la mer. Son engagement sincère est tout simplement incroyable et louable !

En souvenir de cette journée, nous avons reçu le cœur de la Flamme. Il s’agit de la bague, qui se trouve au milieu de la flamme, et qui est dorée. Dessus, il est gravé : “Paris 2024 - porteur de la flamme - éclaireurs des jeux”. Celle-ci nous a été remise dans un joli étui blanc… que j’ai abîmé lors d’une chute en rentrant chez moi ! Car cet objet n’est pas mon seul souvenir : j’ai aussi gagné une petite cicatrice, histoire d’être sûre de me rappeler de cette journée.

Photo de Julie avec la bague contenue au cœur de la Flamme Olympique.

Tellement perchée sur mon nuage, en rentrant, je suis tombée dans la rue, car je ne regardais pas où je mettais les pieds. L’étui s’est abîmé, et mon tibia aussi… La cicatrice étant toujours visible 3 mois plus tard, j’envisage d’y faire tatouer une jolie flamme, ce qui me ferait un joli souvenir de plus ;)

Concernant mon look pour ce jour extraordinaire, je ne sais pas si les gens l’auront remarqué, mais j’avais fait l’effort de me mettre dans le thème flamme ;) J’avais choisi un bonnet rouge façon bonnet phrygien pour faire de la concurrence de style aux Phryges, et une frange rousse, pour rappeler la couleur du feu.

Photo de Julie Herbin-Meunier qui porte la Flamme Olympique.

Quelle est la discipline que tu as le plus regardée pendant ces Jeux olympiques ?

Je n’ai pas la télévision, alors réussir à regarder les épreuves en replay, c’était déjà un peu du sport en soi.

Bien évidemment, c’est la gym que j’ai le plus regardée. Simone Biles m’a régalée… cette fille est juste incroyable ! Les enchaînements de Keyla Nemours aux barres parallèles étaient juste dingues aussi…

Hier, j’ai écouté la boxe. Les boxeurs sont des gens qui m’impressionnent vraiment ! J’étais déçue pour Sofiane Oumiha, car c’était son dernier grand combat.

Qu’est-ce qui t’as le plus marquée pendant ces jeux ?

Pour commencer, la cérémonie d’ouverture, bien sûr ! Je l’ai trouvée absolument incroyable ! C’est fou ce qu’ils ont réussi à faire à Paris. Franchement, chapeau bas à Daphné Bürki.

Ensuite, je retiens, bien évidemment, le nombre de médailles des Français… c’est juste dingue !

Je pense également à Teddy Riner. Honnêtement, on ne peut que saluer sa performance en tant qu'athlète. Il force l’admiration depuis tant d’années.

Et puis, pour revenir à la cérémonie, j’ai envie de retenir quand même Céline Dion : quelle victoire ! C’était tellement émouvant de la voir heureuse de chanter après tout ce qu’elle a traversé ces dernières années. C’était réellement un pur moment de bonheur pour elle et pour nous. C’était très inspirant, un beau message d’espoir qui continue de nous rappeler celui de Philippe Croizon : “l’impossible n’existe pas, car dans impossible il y a possible”.

Merci infiniment à Julie d’avoir répondu à nos petites questions. On espère que ce format interview vous aura plu ! N’hésitez pas à nous partager vos réactions sur nos réseaux sociaux Facebook, Instagram et TikTok. Si vous vous posez des questions sur l’activité physique pendant le cancer, on vous invite à découvrir notre article sur ces bienfaits. Prenez bien soin de vous !