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Essia Gasmi, socio-esthéticienne : l'estime de soi n'est pas un luxe

Essia Gasmi est une professionnelle de l’accompagnement. Socio-esthéticienne, elle intervient auprès de publics fragilisés par la maladie, la vieillesse ou encore par les accidents de la vie. Engagée pour la défense de son métier méconnu, elle est avant tout animée par le besoin de faire le bien autour d’elle. Rencontre avec une femme au grand cœur… et aux mains de fée.

Prendre soin des autres : une vocation

Lorsqu’elle commence sa carrière, Essia Gasmi est aide-soignante. Animée depuis toujours par le besoin de faire le bien autour d’elle, elle se sent rapidement limitée dans l’exercice de son métier. Le manque de temps à accorder aux patients l’amène à se questionner sur l’accompagnement qu’elle propose.

Un jour, alors qu’elle travaille en service de rhumatologie, une intervenante extérieure vient dispenser des soins de socio-esthétique. C’est une révélation pour Essia : elle aussi, elle sera socio-esthéticienne.

Déterminée à aller au bout de ce projet, la jeune aide-soignante négocie une demande de disposition auprès de sa cheffe de service. Elle retourne sur les bancs de l’école pour obtenir son CAP esthétique, puis son diplôme de socio-esthéticienne.

Douze ans plus tard, Essia a réussi à se faire une place dans le Pays basque, là où personne ne l’attendait. Son ambition ? Continuer à défendre ce métier méconnu, mais surtout, poursuivre son engagement auprès des personnes qui bénéficient de ces soins qui n’ont rien de superflu.

La socio-esthétique, qu’est-ce que c’est ?

Il y a autant de définitions qu’il y a de professionnel.le.s de cette discipline. Pour Essia, la socio-esthétique est avant tout un moyen de redonner de l’espoir et de la lumière dans l’obscurité. Grâce aux soins d’esthétique et de bien-être qu’elle prodigue, elle offre une parenthèse dans le chaos et la souffrance. Les publics qu’elle accompagne sont variés : résidents d’EHPAD, patients en cancérologie, mineurs protégés, adultes en situation de handicap…

Quand on lui demande ce qui l’anime le plus dans ce métier, Essia répond sans hésiter qu’elle est nourrie par les retours que lui font les gens : elle donne beaucoup, mais elle reçoit aussi énormément. Pour elle, rien n’est plus beau que de rentrer dans la chambre d’un patient qui ne va pas bien, et de le quitter une heure après avec le sourire.

Une professionnelle engagée pour la reconnaissance de son métier

S’il y a bien une chose sur laquelle Essia insiste, c’est qu’elle est socio-esthéticienne, et non esthéticienne. Cette précision, elle a dû la répéter à maintes reprises afin de faire comprendre aux professionnels des institutions médicales et sociales que son métier nécessite des compétences spécifiques, pour lesquelles il est indispensable d’avoir un diplôme.

Quand elle a débuté, Essia s’est heurtée à de nombreuses difficultés : il a fallu faire de la pédagogie, prouver les bienfaits de son activité et proposer des ateliers découverte. Alors que personne ne lui a tendu la main à cette époque, elle souhaite aujourd’hui accompagner les jeunes socio-esthéticiennes qui s’installent. Pour cela, elle s’est d’abord investie dans une première association de socio-esthétique, puis, il y a trois ans, avec deux consœurs, elles ont décidé de fonder le Cose : Le Comité de Socio-Esthétique

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"Quand une petite porte se ferme, une plus grande s'ouvre" : c'est un mantra qui guide Essia et qui lui donne du courage dans les moments où elle a envie de baisser les bras.

Véritable porte-parole de son métier, Essia avait déjà initié, en février 2018, une pétition pour le “Remboursement par la Sécurité sociale/mutuelles des soins socio-esthétiques dispensés par les socio-esthéticiennes et les psycho-socio-esthéticiennes”.

Depuis, elle a sollicité la députée de sa circonscription et a même tenté de faire entendre sa voix auprès de l’Assemblée nationale. Sans réponse à ce jour, Essia et ses consœurs engagées œuvrent sans relâche pour que les soins socio-esthétiques soient reconnus comme de véritables soins de santé.

Pour cela, elles se concentrent actuellement sur les codes de la Sécurité sociale, dont certains correspondent aux actes de socio-esthétique. Une étude clinique est également en cours, menée par Cécile Grosjean, elle-même socio-esthéticienne (c’est elle qui a accompagné Julie pendant ses traitements). Enfin, elles travaillent sur le recensement des professionnel.le.s diplômé.e.s et des patients ayant déjà reçu ces soins.

Essia est engagée pour une cause juste, elle déplore : « On ne devrait pas avoir à se battre pour quelque chose qui n’est pas à défendre ». Néanmoins, les socio-esthéticiennes iront au bout de ce combat. Déterminées, elles souhaitent porter l’ensemble de ces éléments à la connaissance des politiques, qui ne pourront plus ignorer les bienfaits de ce métier et la pertinence de ces soins, dans les parcours de soins/vie de chacun.

Vous souhaitez aider Essia et ses collègues à défendre la socio-esthétique ?

Pour défendre la socio-esthétique, Essia invite chaque personne qui découvre un article ou un reportage sur le sujet à le partager sur les réseaux sociaux et autour de soi.

Si vous êtes socio-esthéticienne, vous pouvez vous engager dans la défense de votre métier en rejoignant le Cose.

Si vous travaillez à la Sécurité sociale, elle sera ravie de pouvoir échanger avec vous !

Enfin, sa sa pétition pour le remboursement des soins est toujours disponible.

Dans son actualité prochainement ? Essia se rendra au prochain séminaire du Cose, le samedi 6 avril à Paris. Ouvert à tous, vous pouvez retrouver toutes les informations sur le compte Instagram de l’association et réserver votre place dès maintenant !